L’Attiéké, la carte postale culinaire de Côte d’Ivoire

29/10/2020

Rédaction KankléMi

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L’Attiéké, la carte postale culinaire de Côte d’Ivoire

Dérivé de la transformation de la racine de manioc, l’attiéké est le produit fermenté le plus consommé en Côte d’Ivoire  selon certaines statistiques. Appelé couramment couscous de manioc, c’est une semoule cuite à la vapeur avant consommation. Il est présent sur la table  de nombreux Ivoiriens au petit-déjeuner, au déjeuner ou au dîner. Ce plat est originaire des zones côtières de la Côte d'Ivoire, depuis des siècles. Selon des récits historiques, les femmes Atchan (ébrié), Avicam, Aladjan… autrefois utilisaient la banane plantain pour faire la semoule bien avant l’introduction du manioc ou « manihot esculenta » par les Portugais. C’est donc un mets du patrimoine culturel national

 

 

Aujourd’hui, l’attiéké s'est retrouvé au-delà des frontières de la Côte d'Ivoire, et est devenu l'un des aliments les plus connus à travers l'Afrique francophone, l'Europe et l'Amérique du Nord.

 

Ce plat connait plusieurs modes de cuisson. Le plus populaire est l'attiéké poisson grillé, fait avec du poisson frit et des tranches de tomate, d'oignon et de poivron vert. Quant à l’attiéké sauce tomate, il est préparé comme l'indique son nom avec une sauce tomate cuite et du poisson frais ou sec. Il est très prisé par les Ivoiriens, tout comme l'attiéké huile rouge. Pour ce dernier, le couscous est mélangé avec de l'huile de palme, qui fait virer sa couleur amande à l'orange. L'attiéké peut également s'accompagner d'une soupe de piment ou consommé avec du poulet grillé ou du poisson fumé. Il est alors appelé APF, les initiales pour  attiéké poisson fumé. L’autre formule célèbre est l’attiéké Garba.

 

L'attiéké est traditionnellement fait par les femmes des villages, dans la périphérie de grandes villes ivoiriennes, notamment dans le sud et le centre de la Côte-d'Ivoire. Dans le processus de préparation, la racine de manioc est pelée, râpée et mélangée avec un manioc préalablement fermenté, appelé « mangnan ». La pâte est ensuite pressée pour éliminer l'amidon. Puis on procède à un traitement manuel, on le sèche, avant une phase de cuisson à la vapeur.

 

 

L'attiéké est vendu sur les marchés locaux, dans des sachets. Malgré leur faible niveau d’instruction et une formation approximative, de nombreuses productrices traditionnelles s’organisent tant bien que mal entre les activités familiales et la production quotidienne d’attiéké. Ce travail aide non seulement à financer les activités en famille, mais participe à l’économie nationale.

 

Polémique

 

Beaucoup de gens en dehors de la Côte d'Ivoire, en Afrique et même en Asie du Sud-Est, prétendent fabriquer de l'attiéké. Ce qui parmi d'autres raisons pousse le gouvernement ivoirien à vouloir protéger les droits de propriété intellectuelle sur ce plat. Une initiative qui a été au cœur d’une polémique depuis 2019. En effet l’entreprise « Faso Attiéké » du Burkina Faso a reçu contre toute attente le prix du meilleur label de l’Attiéké lors de la 5ème édition du Salon international de l’Agriculture et des Ressources Animales d’Abidjan (SARA). Le pays des éléphants n’entend pas laisser prospérer ce qu’elle qualifie  d’injustice puisque que le label garantit la qualité, l’authenticité, valorise le produit ainsi que le savoir-faire des producteurs et participe à la promotion du « made in Côte d’Ivoire ».

 

 

Mais en attendant d’être restauré, ce plat se consomme bien dans les maquis et les foyers en Côte d’Ivoire.

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