Le Thiéboudiène sénégalais bientôt au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO

23/10/2020

Rédaction KankléMi

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Le Thiéboudiène sénégalais bientôt au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO

Le dossier complet pour l’inscription du « Thiéboudiène » ou « riz poisson » en wolof, un plat national du Sénégal, au patrimoine culturel immatériel mondial, mijote finalement depuis quelques jours à l’organisation des nations unies pour la science la culture et l’éducation, un organe spécialisé de l’ONU.

 

L’annonce a été faite récemment par ABDOUL AZIZ GUISSE, directeur du patrimoine culturel du Sénégal. Commencé en 2019, c’est véritablement en début d’année 2020 que le dossier a pris corps. 

 

« En février tout était presque fini(…) mais il manquait plusieurs éléments qui devaient être complétés au mois d’avril notamment, un documentaire de 10 minutes avec les communautés à saint louis, d’autres informations liées  à ce qu’en pensent les ONG, les associations des femmes, des jeunes » a tenté d’expliquer Mr GUISSE. Un comité régional de développement (CRD) a par ailleurs siégé dans la foulée avec pour objectif d’obtenir l’adhésion des collectivités locales et autres associations ainsi que  la promesse de leur implication lors d’un éventuel plan de sauvegarde.

 

L’argument phare du dossier sénégalais

 

L’équipe sénégalaise base son argumentaire sur le fait que le « Thiéboudiène» soit un plat non seulement traditionnel mais également national. Un art culinaire qui bénéficie par voie de conséquence de l’adhésion du plus grand nombre voire de tous.

 

« On mange tous du riz au poisson qu’il soit blanc ou rouge avec différents condiments et des cuissons variables, mais ce sera toujours le Thiéboudiène dans toutes les régions, les restaurants les plus huppés partout… » renchérit le directeur du patrimoine national ; ce qui corrobore visiblement le 3e  critère d’inscription édicté par l’UNESCO  selon lequel la création doit « apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ».

 

 

A quoi pourrait servir l’inscription d’une tradition au patrimoine culturel mondial ?

 

Au moment de son adoption en 1972, la convention concernant la protection du patrimoine culturel et naturel s’est donnée pour but, la préservation des sites « ou des traditions dans le cas d’espèce », d’une valeur exceptionnelle. Les signataires s’obligeaient ainsi à protéger les objets connus comme exceptionnels du point de vue de l’art, de la science ou de l’esthétique et donc l’existence concerne l’humanité entière afin d’éloigner la menace de disparition ou d’altération.

 

Aujourd’hui l’engouement des pays observé autour de cette initiative dépasse largement la seule dimension de protection et revêt désormais un intérêt économique indéniable. De plus en plus de pays utilisent le label PATRIMOINE MONDIAL à des fins touristiques.

 

Les autorités sénégalaises ne cachent pas que cette perspective permettrait à terme, de booster la destination Sénégal. « …des gens vont venir à Saint-Louis pour manger du Thiéboudiène comme certains vont à Nantes pour manger la galette bretonne » fait observer Mr GUISSE. Une opportunité pour les entreprises  de valoriser le savoir-faire local aidés par l’effet d’entrainement que cela va avoir.

 

Il est aussi à observer que les retombées de la mise en patrimoine du thiébou vont largement dépasser les seules limites territoriales du Sénégal. Voyageurs et bons commerçants, le label sera exporté par les sénégalais et proposé dans tous leurs restaurants du Ghana, Benin, Mali, Nigeria, Cameroun entre autres.

 

Mais pas seulement.

 

Les études culinaires montrent que le thiébou du Sénégal devient  le « jolloof rice » (labellisé)  au Nigeria et au Ghana. On l’appelle « riz gras » en côte d’ivoire et « ceeb » au Benin. C’est donc l’économie de la sous-région Afrique de l’ouest qui pourrait ainsi être dopée. Les avantages économiques, culturels sociaux que le continent africain peut tirer de la mise en patrimoine sont  tels, que les pays du Maghreb à savoir le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie viennent eux aussi de déposer une candidature conjointe pour la labellisation du « couscous » par le patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

 

Source : Pan Eco

 

 

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