Lorna Boboua do Sacramento : Une Cheffe à la cuisine très métissée

Elle peut à raison être considéré comme une surdouée de la cuisine, au regard de son parcours. Diplômée en cuisine et en pâtisserie dans les célèbres écoles Ferrandi, elle a aussi été cordon bleu de grande expérience dans les grandes maisons comme Le Palais de l’Elysée, Jules Verne et la Pâtisserie Lignac. Depuis 2019, la congolaise préside aux destinées de la cuisine du célèbre NOVOTEL Dakar au Sénégal.  Lorna Boboua do Sacramento est d’ailleurs la première femme noire Cheffe du prestigieux Hôtel. Cet impressionnant CV fait d’elle une cheffe appréciée qui propose une cuisine de qualité.

Son enfance, elle l’a passé en France où elle est née. Mais à l’âge de 5 ans, elle retourne à ses racines et part vivre avec son père au Congo pour connaitre l’Afrique. Ce séjour africain lui fera un grand bien, car elle qui a un caractère turbulent, recevra une éducation qui l’a calmé et l’a appris à connaitre véritablement qui elle est. Ce qui frappe d’emblée ici c’est le métissage culturel qui l’a caractérise. Si son père est originaire du Congo, sa mère quant à elle est brésilo-togolaise et elle a vécu pendant longtemps en France. Toutes ces influences contribuent à enrichir les différentes créations gastronomiques qu’elle propose au monde.

Elle poursuit normalement sa scolarité et envisage faire un CAP de Cuisine dès la classe de 3^ème. Notons que sa mère ne voyais pas cette orientation professionnelle d’un bon œil, elle qui souhaitait que sa fille embrasse une carrière d’avocate d’affaires. A contre cœur, elle lui dira tout de même : « Si tu as ton Bac, on en reparlera ». Cette étape franchit avec brio, Lorna commencera une formation à l’Ecole Ferrandi sous le regard contrasté de ses parents. Après 3 ans d’études, elle obtient son diplôme et effectue un stage de 6 mois aux Etats-Unis. Elle poursuivra avec une autre formation en pâtisserie, avant d’enrichir son CV dans de grandes institutions culinaires. Après tout cela, elle retournera dans son pays le Congo pour travailler. Elle aura malheureusement du mal à se frayer une place, jusqu’au jour où elle découvre le programme de téléréalité culinaire Star Chef. L’émission panafricaine de valorisation de talents produite au Sénégal sera une aubaine pour la jeune Cheffe. Elle représentera son pays le Congo et  sortira demi-finaliste. Mais cette 2^ème place sera pour elle synonyme de victoire, parce qu’elle gagnera en crédibilité et en visibilité. Alors s’ouvre une belle carrière sur la terre de ses ancêtres.

De son parcours africain, elle retiendra ceci : «Là-bas, les gens prennent le temps de vivre, ce qui n'est pas acceptable quand ça pénalise le client du restaurant, mais c'est aussi une leçon de vie, ça donne de l'amour dans le plat, ça laisse le temps de l'étudier ensemble. Je demandais à mes collaborateurs de donner ce qu'ils mangeaient à la maison et de le repenser au restaurant, de façon beaucoup plus élaborée. Un beau partage, chacun apportant à l'autre.» Une belle leçon de vie qui s’arrêtera malheureusement du fait de la crise au Congo. Elle est donc contrainte à retourner en France et est embauché au restaurant étoilé de la Tour Eiffel, où elle perfectionne encore plus son art.

Novotel Dakar

Lorna Boboua do Sacramento vit pratiquement depuis 2019 son « african dream » au pays de la Teranga. Le Sénégal, un pays qu’elle a découvert à travers les multiples anecdotes que lui racontait sa mère. Cette dernière ainsi que sa grand-mère y ont vécu. Presque logiquement donc, le célèbre Novotel Dakar a fait confiance à son talent et lui a confié la direction des cuisines de l’hôtel. Ceci est tout de même un exploit quand on sait que le poste de chef cuisinier connait généralement une influence masculine.

La cuisine qu’elle propose ici est le reflet de son identité culturel. Sa carte est fortement influencée par ses origines, ses voyages et ses différentes rencontres à travers le monde. Vous y trouverez des touches congolaise, sénégalaise, caribéennes, et française. Mais au-delà de tout elle s’évertue à faire la promotion de la cuisine afro en travaillant avec les ingrédients produits localement. « Quand j’étais étudiante, ce qui me manquait à l’école de cuisine c’était des cours de cuisines africaines. Il n’y en avait pas surtout je manquais de référence. Je m’étais toujours dit que j’allais un jour me spécialiser dans les produits africains et la cuisine de l’Afrique » précise-t-elle. Tout en continuant de régaler les convives du Novotel Dakar, elle caresse le rêve d’ouvrir un jour un restaurant qui sera à l’image de son identité colorée.